Samedi 11 avril. Betton reçoit l'équipe de Nantes au grand complet. L'équation est simple : un nul assurerait le maintien de Betton. Mais Nantes, en position relégable, doit absolument gagner. Donc, pas de cadeaux en perspective !
En effet, Nantes n'a remporté que ses 2 premiers matchs de la saison, après quoi, marqués par une poisse persistante, ils ont perdu tous leurs matchs avec une partie d'écart. Ils doivent gagner leurs deux derniers matchs pour espérer s'en sortir. Pour cela, ils sont résolu à mettre le paquet, puisque leur composition présente la plus forte moyenne Elo (1927) constatée sur tous les matchs du groupe cette saison. Sur l'ensemble des joueurs, cela représente 1080 points Elo de déficit pour Betton !
Seul joueur à être (à peine) mieux classé que son adversaire, Brendan-Budok (#1), avec les Blancs, sort de l'ouverture avec un jeu plus agréable. Son adversaire entreprend alors de terminer son développement de curieuse façon, et en 5 coups se retrouve totalement vissé par un super-étau de pions en e5 et c5 ! Le massacre positionnel se poursuit jusqu'au 20ème coup où, totalement paralysé, il jette l'éponge avant même de devoir abandonner du matériel. Belle démonstration de notre premier échiquier !
Laurent (#2) est moins heureux. En sortie d'ouverture, il ne voit pas venir une tactique astucieuse qui l'empêche de rapatrier sa Dame en sécurité et va rapidement l'obliger à abandonner du matériel et la partie.
Hervé (#6) engage aussi sa Dame de bonne heure dans la bataille. Il sort des échanges de pièces mineures avec une position égale. Mais sa Dame excentrée, muselée, ne va exercer aucune influence sur la partie, et ne pourra jamais se dégager, tandis que son homologue fait des ravages au centre et extrait le Roi d'Hervé pour l'achever au milieu de l'échiquier.
Contre un adversaire nettement mieux classé mais qui n'a pas brillé cette année, Bernard (#8) est bien décidé à ouvrir enfin son compteur de victoires. Dans un milieu de partie fermé et égal, il manœuvre pour ouvrir la position à son avantage. Jusqu'au 24ème coup où il exploite impitoyablement une erreur tactique de son adversaire pour gagner un pion. Celui-ci perd alors ses moyens et lui offre une pièce après l'autre. Bravo pour cette belle perf !
Solenne (#5) a 250 points Elo de moins que son adversaire, le capitaine nantais. Pour ne rien arranger, une imprécision en fin d'ouverture la laisse avec un pion de moins, que compense toutefois sa meilleure structure. Mais elle est décidée à se battre. Elle trouve des ressources tactiques qui lui permettent finalement de récupérer son pion et de se retrouver dans une finale de Tours a priori nulle, avec 5 pions de part et d'autre. Elle en profite pour proposer une nulle que son adversaire refuse. Ce sera d'ailleurs la seule proposition de nulle de ce match tendu. Mais ces finales avec beaucoup de pions en l'air mènent à des variantes sauvages compliquées à calculer à quelques coups du contrôle de temps... Au 34ème coup, Solenne fait le choisit à tort de préserver ses pions à l'aile Roi plutôt qu'à l'aile Dame, et se retrouve vite perdante avec deux pions passés éloignés contre aucun.
Christophe (#7) fait quelques choix un peu passifs en sortie d'ouverture et se retrouve dominé positionnellement. Il doit alors lâcher deux pions pour obtenir un peu de contre-jeu. Dans une position pleine de pièges, lui et son adversaire vont alors manquer plusieurs occasions prendre un avantage matériel décisif. Christophe gagne une pièce mais ne peut empêcher son adversaire de sacrifier sa Tour pour promouvoir un pion. S'ensuit une finale avec Tour et Fou contre Dame, mais Christophe ne parvient pas à établir une forteresse et s'incline rapidement.
Le score est alors de 4-2 pour Nantes, ce qui impose aux deux Bettonais encore en lice de jouer pour le gain. Mickael (#3) qui part lui aussi avec 250 points de retard, a fait fructifier un petit avantage en échangeant toutes les pièces mineures et en s'assurant la possession de la seule colonne ouverte. Avantage qui lui offre un pion de plus en finale de Tours, un pion passé éloigné qu'il va finir par promouvoir. Deuxième grosse performance consécutive pour Mickaël !
Xavier (#4) a bien tenu l'égalité dans le milieu de partie, jusqu'à ce que lui et son adversaire se retouvent avec le seul incrément pour jouer les 10 coups qui les séparent du contrôle de temps. Boosté par l'obligation de l'emporter, Xavier prend l'initiative, mais manque une petite tactique gagnante au 38ème coup. Son adversaire peut alors riposter et Xavier se retrouve après le contrôle de temps dans une position désagréable. Ecartant l'option du repli défensif qui n'apporterait au mieux que la nulle, il cherche du contre-jeu pour préserver des chances de gain, mais c'est son adversaire qui trouve le premier l'ouverture et emporte la partie et le match – score final 5-3.
Malgré l'écart considérable sur le papier, les parties ont été très disputées sur tous les échiquiers et Betton est passé tout près d'un résultat ; Solenne, Christophe ou Xavier ont manqué des options pouvaient faire pencher la balance. Tout sera donc à refaire le lendemain, à Yffiniac, où seule une victoire garantira le maintien...