Samedi 14 mars. L'équipe première entame sa deuxième moitié de saison avec un capital-points insuffisant pour le maintien en Nationale 3. Après deux bons matchs nuls contre les deux leaders du groupe, deux sévères revers, puis un troisième match nul ont relégué Betton à l'avant-dernière place. C'est dire l'enjeu de ce week-end de double ronde : se remettre en selle, à l'extérieur avec les Noirs, face aux équipes secondes des deux plus gros clubs de l'Ouest !

La rencontre du samedi, c'est le derby rennais contre le cercle Paul Bert. C'est une équipe jeune et solide, qui se présente au complet pour gagner un match qu'ils savent important pour leur maintien. Alignés dans l'ordre, ils nous dépassent sur tous les échiquiers, de 120 points en moyenne ! Dès la feuille de match, un constat curieux : c'est leur composition qui est alambiquée, faite de décalages imprévus, alors que Betton s'aligne quasiment dans l'ordre Elo. Comme si c'était nous les favoris, et eux qui nous craignaient ?

Le match s'engage, sans notre premier échiquier sans doute retenu par une sieste urgente. Au 5ème échiquier, c'est une sorte de derby bettonais puisque Solenne affronte avec les Noirs notre ancien camarade de club Yvon. Lequel des deux se retrouvera dans le zeitnot le plus terrible ? Les paris vont bon train, car les deux sont des acrobates de l'horloge. Mais c'est le bookmaker qui va tout rafler, car au 10ème coup Yvon sort sa Dame imprudemment et se rend compte un coup plus tard qu'elle risque d'être emprisonnée. Il s'invente alors quelques prétextes pour proposer la nulle à Solenne... qui, n'entrevoyant pas de gain immédiat, prend le conseil de son capitaine avant d'accepter le demi-point.

Bernard (#8) rencontre Xavier Savary, classé 300 points de plus que lui. Il se jette donc sans hésiter sur toutes les occasions d'échanger les pièces, et réussit à se retrouver au 16ème coup avec une finale de Tours complètement égale. Il propose alors la nulle à laquelle son adversaire consent quelques coups plus tard. Bien joué Bernard !

Xavier (#3) rencontre pour sa part Cédric Bleuzen (2033), dans le duel des capitaines. Un peu désorienté dans l'ouverture, il ne parvient pas à rattraper son retard de développement et doit subir l'initiative adverse qui se manifeste par un assaut sévère sur le roque. Il tient cependant le choc et l'égalité en fermant le jeu et parvient à maximiser l'impact de sa paire de fous en vue d'un contre-jeu. Son adversaire joue très vite, avec assurance. En exécutant sans se méfier une manœuvre naturelle pour faire coulisser les Tours en défense de la colonne h ouverte, Xavier oublie un sacrifice de Cavalier foudroyant qui supprime les dernières protections royales et ouvre les lignes pour un mat rapide. Une déception dans une partie qui semblait tenable.

D'autant que les perspectives ne sont guère prometteuses sur les autres échiquiers. Si Brendan et Mickaël paraissent bien partis avec un pion d'avance, Laurent et Hervé subissent une forte pression. Quant à Christophe (#6) opposé à Davy Collet (1818), il a d'abord pris l'avantage au point de gagner deux pions, mais il a dû reculer et quelques mauvais choix l'ont propulsé dans une finale défavorable avec tour pièce mineure et trois pions passés de chaque côté, où son adversaire dispose de pièces beaucoup plus actives et refuse la nulle. Christophe manque alors l'occasion d'échanger les Tours et gagner un pion grâce à son Cavalier plus mobile. Après le contrôle de temps, son adversaire ne trouvant pas de plan de gain, consent à répéter les coups. Avantage Rennes avec 1-0 à mi-parcours.

Un petit quart d'heure de retard n'a pas perturbé Brendan-Budok (#1) face à Pascal Pichelin (2010). Dans un milieu de partie équilibré sans les Dames, il gagne un pion au 24ème coup et fait ensuite fructifier son avantage en muselant totalement le jeu de son adversaire, qui abandonne au 41ème coup. Mickaël (#4) réalise lui aussi une partie impeccable contre Cyrille Jegourel (2066), un ancien partenaire de club qu'il n'a jamais battu et dont les 300 points Elo supplémentaires ne l'impressionnent pas. Au sortir de l'ouverture, ce dernier commet deux fautes qui permettent à Mickael de conserver le pion du gambit et surtout d'obtenir un pion passé. La partie devient tendue dans le zeitnot réciproque : Mickael gagne un deuxième pion mais finit par se faire reprendre son pion passé. Avec les pièces lourdes, on craint alors une finale nulle ? Non, car elles parviennent alors à pénétrer sur la 8ème rangée pour une séquence d'échecs décisive. Avantage 2-1 pour Betton !

Pour autant, les perspectives restent maussades. Contre Gaspard Ferret-Léger (1794), Hervé (#7) a dû sacrifier une Tour entière pour obtenir du contre-jeu, trois pions passés que Gaspard élimine en rendant la qualité et s'assurant ainsi une finale favorable quoique encore aiguë. Pour sa part, Laurent (#2) subit une grosse pression de la part de David Fontaine (1998), qui verrouille la position et installe ses Cavaliers en f4 et d4... Mais dans le zeitnot réciproque qui s'ensuit, Laurent crée des complications qui ouvrent le jeu ; alors que son adversaire passe un pion, un 40ème coup qui paraît gagnant, Laurent le mystifie en ripostant aussitôt par une tactique décisive... Un tour de magie qui change la physionomie du match et de la saison !

Car cette victoire par 3-2 (Hervé s'est battu pied à pied et obtenu une unique opportunité de nulle, qu'il a laissé échapper) est suivie d'une autre le lendemain, par suite du forfait d'équipe de Sautron. C'est ainsi que Betton se retrouve en 4ème position au classement du groupe, et tout prêt de renouveler son contrat pour une année supplémentaire en N3 !

Le week-end n'a pas été aussi favorable pour les autres équipes : l'équipe B s'incline contre Liffré B malgré une victoire de Patrick (#2) et une nulle de Yann (#3). Elle jouera son maintien au dernier match et devra l'emporter contre Liffré C. L'équipe C ressort quand à elle bredouille de son match contre Liffré D. Dur retour aux affaires pour André après 5 ans d'interruption !