Dimanche 12 janvier : pour cette rencontre d'interclubs du milieu de saison (quatrième ronde en régionale, cinquième ronde en nationale 3), les trois équipes bettonaises recevaient leur adversaire salle Anita Conti.

En régionale 1, l'équipe C rencontre Rennes Paul Bert D. Contre des jeunes prometteurs, Gérard (#5), Baptiste (#4) et Vivien (#3) concèdent assez rapidement du matériel. Par contre, Jérôme (#2) et Guillaume (#1) ne se laissent pas impressionner par l'expérience de leurs adversaires, pourtant classés 250 points au-dessus d'eux. Pierre Lezot commet l'erreur d'avancer un pion du roque, que Jérôme punit par une attaque d'anthologie. Il envoie les pions, double les Tours, et termine par une fourchette royale ! De son côté, Guillaume gagne un pion, mais manque une occasion d'enfermer la Dame de son adversaire. Dans une position très supérieure, il commet alors l'erreur d'échanger les Dames, ce qui annihile son avantage. Son adversaire récupère une pièce par une attaque double, mais Guillaume réussit à se retrouver avec 3 pions en échange. Guillaume pense annuler en échangeant les Tours pour se retrouver avec 3 pions contre Fou et pion, mais c'est sans compter sur les possibilités de zugzwang. Heureusement son adversaire lui laisse l'opportunité d'un coup tactique qui lui permet de supprimer le dernier pion adverse et d'annuler au bout d'une partie riche en émotions !

De son côté, l'équipe B rencontre Montauban. Un match à la portée de l'équipe, qu'il serait bon de gagner pour préserver quelques chances de promotion. Yann (#4) rame dès le début en se laissant prendre sa Tour. En consommant beaucoup de temps, il trouve moyen de piéger la Dame adverse sans trop y laisser de plumes, mais son Roi se retrouve exposé aux pièces adverses ce qui va lui être fatal. Contre la jeune Juliette, Damien (#1) sacrifie un pion pour l'attaque et provoque quelques mauvais coups qui lui permettent de gagner rapidement une pièce suivie par d'autres. Pascal (#2) tient bien sa partie avec des chances de part et d'autre, jusqu'à un sacrifice tentant mais mal calculé qui le conduit à avoir trois pièces lourdes en prise... un peu trop pour un seul homme. Bernard (#3) échange pièce après pièce et croit tenir la nulle dans une finale de Tours... mais se fait piéger par l'activité de la Tour adverse qui lui coûte d'abord un pion avant de couper son Roi. Enfin, Ronan (#5) conduit bien sa partie contre Claude Danet, exilé on ne sait pourquoi au dernier échiquier. Ronan entre dans une finale de rêve avec Fou contre Cavalier et un pion de plus passé et éloigné. Mais Claude se bat comme un beau diable et revient bloquer le pion passé en envoyant le Cavalier à la chasse. Au bout du temps, après 70 coups, Ronan se laisse persuader de concéder la nulle... alors qu'il a trois pions contre un, sans voir qu'il lui suffirait d'en lâcher un pour passer les deux autres... Les deux équipes de régionale s'inclinent donc sur le score de 3-1.

En Nationale 3, l'équipe première est opposée à Sautron. Une équipe qui domine le groupe avec superbe, puisqu'elle a gagné ses quatre matchs sur des scores sans appel, en n'ayant perdu au total que 4 parties ! A la précédente ronde, elle a notamment infligé un cinglant 5-0 à Rennes Paul Bert, qui alignait pourtant 4 joueurs à plus de 2000.  Mais les Bettonais n'ont pas la mémoire courte : ils se souviennent qu'au mois de janvier l'année dernière, Sautron est venu à Betton avec son équipe au grand complet, et reparti par la petite porte en étant battu 4-3, grâce notamment à des perfs de Brendan et Yvon. Nous jouons donc sans pression, mais sans partir perdants pour autant. Notre espoir est d'ailleurs renforcé quand nous découvrons qu'ils n'ont pas jugé utile de déplacer leurs deux recrues classés au-delà de 2100 ; ils alignent tout de même 4 joueurs à 2000 sur les 4 premiers échiquiers, et affichent une moyenne Elo de 100 points au-dessus de la nôtre.

Dès les premiers coups, Brendan (#2), qui accuse un déficit de 200 points sur le capitaine et plus fort joueur adverse, met en confiance ses partenaires. Il emmène son adversaire dans une variante quasi inconnue où il obtient quatre pièces mineures pour la dame et trois pions ! Une situation assez surréaliste, sans doute équilibrée sur le papier, mais très compliquée à jouer pour le camp de la Dame. Pendant ce temps, Yvon (#7) ne se laisse pas déstabiliser par un début inconnu, retombe sur ses bases et empoche un pion grâce à un clouage thématique. Il met ensuite la pression à son adversaire qui finit par lâcher une pièce et abandonne aussitôt. Contre un adversaire beaucoup mieux classé, Hervé (#4) ne s'emballe pas et laisse venir son adversaire. Celui-ci se retrouve rapidement à court de temps, agite sa Dame au milieu des pions et finit par se la faire enfermer.

Betton se retrouve ainsi à mener 2-0 contre toute attente ! Mais la situation n'en est pas moins préoccupante : Solenne (#8) et Mickaël (#5) se sont fait prendre un pion par une combinaison tactique en sortie d'ouverture, et Christophe (#6) subit une forte attaque. Xavier (#3) doit lui aussi lâcher un pion peu après avoir échangé les Dames, et Laurent (#1) subit une forte attaque sur le roque.

Christophe se laisse mystifier par une menace de promotion qu'il ne trouve pas comment empêcher, tandis que Solenne en difficulté au temps ne saisit pas ses chances d'annuler, et voilà le score ramené à 2-2. C'est des deux premiers échiquiers que va venir la contre-offensive : trop gourmand, l'adversaire de Brendan laisse échapper un pion que ses pièces lourdes sont incapables d'arrêter... tandis que celui de Laurent, incapable de trouver le bon chemin pour conclure son attaque, finit par tomber au temps !

Avec un score déjà flatteur de 4-2, l'issue du match dépend maintenant de la capacité de Mickaël ou Xavier, tous deux engagés dans des finales avec un pion de moins, à décrocher un demi-point. L'adversaire de Mickaël échange les Tours et entre dans une finale Cavalier contre Fou avec beaucoup de pions restreignant la mobilité du Fou. Mickaël se bat vaillamment jusqu'au bout, mais le Roi adverse parvient à pénétrer sur l'aile Roi pour y faire la différence. Dans une finale de Tours, Xavier paraît avoir de meilleures chances. Les spectateurs se sont massés autour de sa partie, la dernière à se conclure. Le Roi adverse parvient à rejoindre sa majorité de pions et la faire avancer jusqu'à la cinquième rangée, mais Xavier active sa Tour et parvient à regagner un pion, avant de piéger le Roi par des échecs verticaux répétés. Ayant épuisé tout son temps et sans plan de gain, son adversaire finit par accepter la nulle.

C'est ainsi que Betton conclut une première victoire de la saison avec panache, comme l'année dernière contre le leader et favori du groupe, et une fois de plus sur son score fétiche de 4-3. Une victoire bienvenue, qui conforte toute l'équipe sur ses capacités et ravive ses chances de maintien, puisqu'elle n'est plus qu'à un point du premier club non relégable, qui se trouve justement être son prochain adversaire : Guingamp.